• Dans les années 1940, la peste se déclare à Oran et force ses habitants à une mise en quarantaine qui déchaîne d'abord des réactions passionnées, avant de céder place à une indifférence de plus en plus tenace à mesure que la période de réclusion se prolonge. La peste semble alors ne jamais devoir finir et les habitants se résignent à ne plus revoir ceux dont ils sont coupés. Pourtant, autour d'eux, la peste continue à faire des ravages et ne laisse jamais deviner l'identité de ses futures victimes.

    Le récit se concentre sur le personnage du docteur Rieux. Technique, ne laissant jamais transparaître ses émotions et effaçant toujours son individualité en face des vagues que provoque l'ensemble de ses congénères, ce personnage est d'autant plus crédible qu'Albert Camus semble s'être directement inspiré de sa propre personnalité avant de l'intégrer à son récit. Le docteur Rieux impose une distance qui convient aux évènements. En temps de peste, il s'agit de prendre son rôle au sérieux, de tout faire pour guérir les malades et pour soulager les familles, sans jamais s'impliquer au point de détruire sa propre santé ou de sacrifier son équilibre mental aux passions de l'affection. Pourtant, derrière ce professionnalisme intransigeant qui nous permettra de connaître la progression de la maladie jour après jour, ses lois absurdes, ses rémissions inespérées, le docteur Rieux nous décrit le comportement de ses semblables et de lui-même.

    Ce roman que j'ai trouvé rempli d'humanisme est très émouvant. L'écriture de Camus, que je connaissais peu, est parfois ambigüe puisque le lecteur n'arrive pas toujours à cerner les sentiments propres de l'auteur mais elle est agréable à lire et poignante de vérité !

    C’est un roman à redécouvrir dans le contexte d’aujourd’hui car les similitudes y sont flagrantes

    Maryvonne Chaput


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  • LA PESTE – Albert Camus – lecture pendant le confinement par :

    LE GROUPE CENT ARPENTS – COMPILE DE NOS REFLEXIONS

    La Peste est le 3° roman d’Albert Camus. Nous sommes dans les années 40, un fléau s’abat sur la ville d’Oran en Algérie : la peste.

    On est porté par l’écriture très imagée, très visuelle… un talent d’écriture que j’apprécie de ressentir dès les premières  pages. Par rapport à la pandémie du corona  et le confinement que nous vivons, le moment est particulièrement propice à éprouver de très nombreuses résonances avec notre ressenti .Les personnages très divers sont attachants, l’analyse des comportements, les réflexions sur le mal, intéressantes. J’ai relu le livre et je l’ai mieux apprécié.

    L’écriture est belle et soignée. Pas de doute, Camus est très talentueux. Prix Nobel, pas pour rien. Mais deux absences me gênent dans ce roman. Celles des femmes. L’épouse du personnage principale part dès l'introduction et ne reviendra plus. Elle est en quelque sorte "échangée" pour la mère, tout effacée, toute maternelle. D'autres femmes passent, mais elles sont muettes. Pourtant, les femmes ont toujours été présentes et utiles dans les grands fléaux. Plus étonnant, l'absence totale de la population arabe. Dans un livre qui se veut une métaphore de l'occupation allemande, oublier la population arabe est regrettable

    Si la ville d’Oran est bien isolée du reste du pays, en revanche les commerces, salles de cinéma, cafés fonctionnent comme à l’ordinaire. Très peu de mesures de protection sont prises contre la propagation de la peste dans la ville. Les personnages ne semblent pas s’inquiéter de côtoyer, voire de toucher des malades. Point positif: on aura quelques informations sur la pandémie, ses origines, ses manifestations et ses dégâts.

    Le confinement actuel et la notoriété de Camus donnent un intérêt à ce livre, malgré un style fastidieux, monotone, voire démodé….les sentiments tout en retenu, donne une atmosphère étouffante.

    Conclusion :

    Notre groupe qui a participé à l’expérience a plus ou moins aimé, mais toutes sont satisfaites de l’avoir lu ou relu.

     


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  • Livres lus pendant le confinement par Jacqueline BOITEL -


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  •  

    Livre qui interroge sur la judéité. Vicente est polonais mais parle parfaitement l’allemand, mieux que sa langue maternelle, le yiddish. Il a une passion pour la littérature et la langue allemande. Il n’est pas croyant, sa famille n’est pas pratiquante, il ne se sent pas juif mais les nazis vont le résumer à cette identité de juif.

    Il habite maintenant Buenos Aires et est rongé par la culpabilité de ne pas avoir fait venir sa mère et son frère restés en Pologne et qui vont connaître le ghetto de Varsovie.

    C’est l’histoire du grand-père de l’auteur qui apporte une réflexion très profonde et sensible sur l'antisémitisme et le sort des juifs.

    Anne Pampouille (Groupe Calliope)


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  • Extrait:

    Une allégorie du nazisme

    « La Peste, dont j’ai voulu qu’elle se lise sur plusieurs portées, a cependant comme contenu évident la lutte de la résistance européenne contre le nazisme » a expliqué Albert Camus. Peu nommée, elle est présentée comme un mal mortel, dangereusement contagieux, qui transforme les mentalités. Comme suite à la montée du nazisme, et pendant l’occupation, on trouve dans La Peste les résistants, ceux qui luttent et mettent leurs vies en danger pour sauver celles des autres; les négationnistes, qui refusent de voir le mal se propager; les opportunistes, qui profitent du drame pour s’enrichir… Et quand, enfin, la maladie régresse, Albert Camus rappelle : « les habitants, enfin libérés, n'oublieront jamais cette difficile épreuve qui les a confrontés à l'absurdité de leur existence et à la précarité de la condition humaine. »

    Claire Beghin, 19 mars 2020

    Je cite cet extrait car je pense qu'on ne peut pas lire La Peste comme de la fiction. C'est une oeuvre philosophique qui peut effectivement s'extraire d'un contexte spécifique, et de la substance des personnages posés là comme ailleurs pour étayer une pensée. Les rats et les bubons sont  des éléments  importants . L’histoire peut se lire comme un avertissement très actuel, un contre-poids, non pas au COVID, mais au populisme ambiant. Les rats, nos réseaux sociaux? quelques médias? comme véhicules d’un mal qui envahit et pourrit

    Arlette Thomachot

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