• L’auteur nous dépeint la vie d’Alexandre, fils d’une famille d’éleveurs depuis quatre générations, destiné à reprendre la ferme familiale isolée, alors que ses sœurs sont attirées par la ville et la modernité. Il remonte le temps des années 1976 à 1999 et nous rappelle tous les évènements et catastrophes qui ont jalonné cette période allant de la canicule aux tempêtes en passant par l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl et toutes les évolutions sociales.

    Il nous conte les bouleversements dûs à la modernisation de l’agriculture :  toujours plus ! Même si certains s’y opposent. Il mêle avec virtuosité l’histoire contemporaine et celle d’Alexandre. Il développe une palette de problématique toujours d’actualité en y mêlant une saga familiale.

    Alexandre, otage et bénéficiaire, se retrouve bien seul et se raccroche à Constanze, son aimée lointaine qui lui apporte du rêve.

    Ce livre, très bien écrit et facile à lire, nous a replongées dans notre propre histoire et nos souvenirs. De ce fait, les avis furent partagés et les échanges fournis.

     

    Groupe "L'Aqueduc" - Novembre 2022


    votre commentaire
  • Le titre est éminemment bien choisi. Il traduit à lui seul le dramatique surréalisme de ces vies de migrants, indéfiniment coincées dans un infernal entre-deux, comme suspendues dans des limbes sans issue régies par la seule loi meurtrière du plus fort, et où ne subsistent que misère, violence, désespoir et folie. Derrière l'intrigue policière se profile un véritable roman de société, où apparaissent tour à tour les points de vue de tous les protagonistes, sans parti-pris ni stigmatisme, dans un récit documenté, étayé par un an d'enquête, et où rien n'est inventé.

    Comment ne pas frémir ni s'horrifier, et en même temps se sentir dépassé, par ce récit d'une actualité toujours brûlante, car, si la jungle de Calais a été démantelée, le problème des migrants est resté entier, simplement morcelé en une foule de petites jungles moins visibles.

    Ce roman coup de poing à la lecture hallucinante et perturbante est avant tout un état des lieux, une photographie objective d'un problème de société resté sans solution, mais qui ne peut que peser sur nos consciences.

    Le groupe à l’unanimité a apprécié ce roman-polar malgré la dureté du récit.

    Ce livre est une épreuve mais son abandon est impossible. Il implique chacun d’entre-nous, trouble notre regard, perturbe opinions et certitudes, menace notre intégrité.

    Groupe "Calliope" - Novembre 2022


    votre commentaire
  • Curieusement, c’est la lecture de "Changer l’eau des fleurs" de Valérie Perrin qui nous a amenées à découvrir ce livre (la garde-cimetière l’évoque à maintes reprises au cours du récit).

    "L’œuvre de Dieu la part du Diable" est le sixième ouvrage de l’écrivain américain John Irving connu sous son titre original "The Cider House Rules".

    Dans un orphelinat situé au fin fond du Maine, au cours des années 1920, le docteur Wilbur Larch, original et attachant, s’est donné une double mission :  mettre au monde des enfants non désirés (l’œuvre de Dieu) et pratiquer des avortements illégaux (la part du Diable). Entre lui et Homer, un orphelin inapte à l’adoption, vont se développer de vrais sentiments d’un père pour son fils.

    L’ensemble du groupe a apprécié ce roman dense et complexe qui, malgré certaines longueurs (car riche en personnages et en détails) reste, hélas, d’actualité. Toutes ont reconnu la tolérance de l’auteur qui ne porte pas de jugement sur la liberté de choix des mères. 

     

    Groupe "Plaisir Centre" - Novembre 2022


    votre commentaire
  • Andreï Kourkov , écrivain ukrainien d’origine et de langue russe , situe ce roman dans le Dombass en 2017 pendant la guerre qui oppose depuis 2014 l’armée ukrainienne aux séparatistes pro-russes soutenus par Moscou .

    Le lecteur est plongé dans ce conflit à travers le vie quotidienne de Sergueï Serguéïtch , un apiculteur, et de son ennemi d’enfance Pachka ,  derniers habitants d’un petit village situé en zone grise entre les 2 lignes de front et abandonné par la plupart des gens .

    Contraints de s’entraider dans ce village pris entre deux feux, à moitié détruit , sans électricité , ils survivent comme ils peuvent pendant un rude hiver . Serguéï s’occupe de ses abeilles et puise du réconfort dans ses souvenirs et dans ses rêves.

    Au printemps, soucieux de trouver pour ses abeilles un endroit où elles puissent butiner en paix, il va quitter le village et accomplir un long voyage qui le mènera en Crimée, voyage pendant lequel il connaîtra des moments heureux . Mais la présence menaçante de l’occupant russe le contraindra à rentrer chez lui en abandonnant au passage quelques « abeilles grises ».

    Ce roman nous plonge donc au cœur d’une actualité tragique qui résonne d’autant plus fortement avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    Cependant, Kourkov désamorce cette violence par une écriture pleine de drôlerie, d’humanité et de poésie. Son talent de conteur nous entraîne avec plaisir dans les aventures picaresques de Sergueï. Il a beaucoup de tendresse pour cet anti-héros, homme simple et généreux, plein de bon sens , amoureux de la nature , qui ne comprend pas l’absurdité de cette guerre .

    Nous avons toutes beaucoup aimé ce roman à la fois tragique et cocasse, ironique et poétique

     

    Groupe  « Neauphle », octobre 2022

     


    votre commentaire
  • Roman sur le deuil parental, la puissance de l’amour maternel, conjugal, fraternel. Il s’ouvre en 1596 sur la recherche éperdue par Hamnet, jeune garçon de 11 ans, d’une aide, d’un médecin pour soigner sa soeur jumelle, victime des symptômes de la peste, puis quelques heures plus tard, par la mort de ce même Hamnet.
    Nous sommes à Stratford upon Avon et ces enfants, qui ont aussi une soeur ainée, sont les enfants d’un homme qui n’est jamais nommé par son patronyme mais dont on sait qu’il est à Londres et écrit des pièces de théâtre  et d’une femme belle et un peu « guérisseuse » passionnée de plantes et d’herbes qu’elle récolte dans la campagne anglaise.
    Deux récits alternent : celui des heures précédant la mort du petit garçon et la genèse de la relation entre William et Agnès, à la ferme où il va pour enseigner le latin quelques heures par semaine et où elle élève un faucon.
    Il travaille pour éponger les dettes de son père, un gantier acariâtre et autoritaire. En lisière de forêt, il rencontre Agnès, la « femme à l’oiseau » et tombe amoureux de cette fille étrange et sensible au fluide extraordinaire. Ils se marieront et elle lui permettra de partir à Londres pour suivre sa vocation théâtrale.

    L’écriture est fine et précise. L’auteure restitue à merveille les conditions de vie de l’époque, l’épopée de l'arrivée de la peste en Angleterre est particulièrement marquante. Il y a une très belle relation entre Hamnet et sa soeur, entre les enfants et leur mère et même leur père, souvent absent mais aimant,  et qui, fou de douleur, donnera le nom de son fils à l’une de ses plus belles pièces, 4 ans après la mort de son enfant.

    Le déroulement des faits est hypothétique déduit de ce que l’Histoire a laissé d’indices sur la vie de William Shakespeare. On est en immersion dans la vie quotidienne de l’Angleterre rurale du 16ème siècle et c’est un livre très agréable à lire.

    PS: Hamnet ou Hamlet, au 16ème siècle, c’est la même chose, l’orthographe n’est pas fixée. L’épouse de Shakespeare est connue sous le nom de Anne Hathaway mais dans son testament, son père la nommait Agnès.

    Groupe "Renaissance" - Octobre 2022


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique