• Pourquoi Sylvain Tesson, le bavard, le dévoreur de kilomètres, l'agité perpétuel, a-t-il accepté de suivre Vincent Munier, le photographe animalier de l'extrême, et de rester à l'affût, sans bouger, sans parler, pendant des heures, dans des zones peu hospitalières de l'Himalaya oriental, par des températures de -40°C, à 6000m d'altitude ?

    Justement parce qu'il n'avait jamais éprouvé ce genre d'usage du monde : l'attente, l'immobilité, le silence.

    Et il a prouvé que l'objectif mental que l'on s'assigne (ici: voir apparaître l'animal mythique qu'on croyait disparu) permet d'oublier tout le reste, les difficultés, l'inconfort. Le corps se plie au désir et ne moufte pas.

    Et l'apparition tant attendue lui a fait du coup éprouver un sentiment qui relevait du sacré.

    Cependant, pour plusieurs d'entre nous, le livre a été une déception. Justement parce qu'il ne se passe rien, qu'il n'y a pas grand chose à raconter. Seul le style flamboyant, humoristique, désuet et inimitable de Tesson sauve la lecture de ce récit et nous fait admettre que nous non plus nous n'avons pas perdu notre temps.

    Groupe Renaissance mars 2020


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  • Ce roman, qui a été très apprécié par le groupe, part d'un fait historique et rend un très bel hommage aux 42 mineurs disparus lors de la tragédie de Liévin (coup de grisou) en décembre 1974.

    C'est un roman social et psychologique dans lequel se mêlent réalité et fiction.

    Du côté réalité, on découvre l'univers sombre des houillères, la dureté et la dangerosité du métier de mineur mais aussi la fierté et la solidarité de ces ouvriers et leurs familles.

    Du côté fiction, l'auteur monte un scénario, façon thriller, autour de la mort accidentelle du frère du narrateur qui souhaite le venger 40 ans après.

    Réalité et fiction s'entremêlent de façon subtile et l'auteur nous distille peu à peu une vérité surprenante au travers d'un procès pendant lequel l'avocat principal fait une superbe plaidoirie.

    Ce roman nous fait nous interroger sur comment gérer la culpabilité, la vérité, comment ne pas être dans le déni, la folie.

    Groupe Aqueduc - Février 2020

    Michel Flavent est encore adolescent le 27 Décembre 1974, lorsqu’un coup de grisou tue quarante deux mineurs à la mine Saint-Amé à Liévin. A cause de la mine, il perdra son frère bien aimé Joseph, lui aussi mineur, et plus tard, son père, cultivateur, mort de désespoir. Toute sa vie, il n’aura de cesse de les venger. 

    A partir de ce fait divers, qui fera à l’époque la une des journaux, Sorj Chalandon va bâtir un roman époustouflant, mêlant réalité et fiction. 

    Nous avons toutes apprécié cet ouvrage social et psychologique parfaitement maîtrisé.         

    Sorj Chalandon, avec une plume sensible et ciselée nous plonge dans le milieu des mineurs du Nord de la France, mais aussi au cœur de l’âme humaine. En donnant la parole aux hommes de la mine, aux paysans sacrifiés sur l’autel des puissants et du profit, il dresse une histoire d’amour filial, d’identité, de mémoire. L’émotion affleure à chaque page, des passages poignants. L’auteur tient le lecteur en haleine jusqu’à la fin, en ménageant l’effet de surprise de la dernière partie, avec un rebondissement magistral.  Quel beau moment de lecture ». 

    Groupe 31 - Décembre 2019

     

    Pour la troisième fois, notre groupe avait choisi de se réunir autour d’un livre de

    Sorj Chalandon et il n’a pas été déçu, loin de là !

    L’auteur portait en lui depuis longtemps le choc ressenti à l’annonce de la catastrophe de Liévin, le 27 décembre 1974.

    Ce sera le thème de ce remarquable récit. Michel, le narrateur, fait de son drame personnel le procès de la mine. Les phrases courtes vont à l’essentiel et rendent palpitante la description des événements.

    Ce roman sur la culpabilité, fort et complexe car à rebondissements, est empreint d’humanité. Il parle de la Justice et rend un vibrant hommage au monde ouvrier disparu et à sa dignité.  

    Plaisir Centre - mars 2019


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  • « Les évaporés », c’est ainsi qu’on appelle au Japon, les gens qui décident de disparaître volontairement des écrans radars de l’administration, sorte de suicide social. On suit le parcours de l’un d’eux dans le Japon de l’après Fukushima. Prétexte à découvrir les subtilités des coutumes du Japon. Une lecture agréable qui nous a donné envie d’en savoir plus sur ce pays aux visages multiples, imprégné de traditions et de modernité.

    Groupe Cent Arpents - Février 2020


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  • Les lycéens lui ont attribué leur Goncourt.

    « Alfa Ndiaye, tirailleur sénégalais, ne pourra sauver son ami, son « plus que frère », Mademba, de l’horreur de la guerre, celui-ci mourra sous ses yeux dans d’atroces souffrances. 

    Dans cette ode à l’amitié et à la liberté, avec des mots justes, un style incantatoire évoquant les griots, David Diop nous narre le sort de ces deux jeunes tirailleurs sénégalais engagés aux côtés de l’armée française lors de la 1ère guerre mondiale et confrontés à la barbarie et à la folie meurtrière. 

    Dans ce livre écrit à la 1ère personne, tout en menant une réflexion philosophique et spirituelle, l’auteur nous conte la descente aux enfers, jusqu’à la folie , de ce jeune Alfa Ndiaye après la mort de son ami si cher. 

    Nous avons toutes aimé ce roman original, où il est question de l’absurdité de la guerre et qui a le mérite de donner la parole à ceux qu’on a peu entendus, les africains recrutés par milliers pour leur courage et leur capacité à terroriser. 

    Magnifique roman à lire et à relire ». 

    Groupe "31" lu en Janvier 2020

    Le roman "puissamment" original de David Diop sur fond de Grande guerre mérite honorablement ce prix. L’histoire de deux amis inséparables, tirailleurs sénégalais, nous plonge d’emblée dans l’enfer des tranchées et pose dès lors un questionnement sur les notions de liberté de penser et d’humanité : qu’est-ce qu’être humain sur une terre sans nom ? La force du récit tient dans une langue rythmée comme celle des griots africains. De très beaux passages valorisent l’amitié, l’amour et la reconnaissance. Les dernières pages assez complexes de ce livre paradoxalement poétique ouvrent sur un monde où survivent les âmes des morts. A découvrir absolument. 

    Groupe « Plaisir centre » - novembre 2019


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  • Cette œuvre, sans doute la plus importante de l’auteur, est  un témoignage fidèle de la vie quotidienne des rues, cafés, et alcôves  de ce Madrid de 1943, mais aussi une chronique existentielle. Un air de routine et de fatalité a envahi la conscience de tous. Ils croient tous que les choses arrivent ainsi et qu’il n’y a pas de solution. Parmi la multitude bigarrée on perçoit le bourdonnement de nombreux êtres confus et à la dérive.

    Comme c’est habituel dans son œuvre, CELA présente la vie espagnole sans pitié avec une ironie acide et humoristique. Cependant, de temps en temps un souffle atténue la réalité âpre et douloureuse.

     Nous avons pu, presque toutes, lire en entier  ce  livre difficile.

    La colmena, seguramente la obra más valiosa de Camilo José Cela, es un testimonio fiel de la vida cotidiana en las calles, cafés y alcobas de aquel Madrid de 1943, pero es también una amarga crónica existencial. Un aire de rutina y fatalidad ha invadido la conciencia de las gentes. Todos creen que las cosas pasan porque sí y que nada tiene remedio. Entre la abigarrada multitud se oye el solitario zumbido de muchos seres confusos y a la deriva.

    Como es habitual en su obra, CELA presenta la vida española sin piedad, con agria ironía y humorismo atroz. Sin embargo, de vez en cuando, un soplo compasivo alivia la áspera y dolorida realidad.

    Groupe Castellano  Maria Lina – Janvier 2020


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