• Défi n°3

    Vous avez reconnu le style de Colette qui trace , ici, le  portrait de Sido, sa mère adorée, 

    une femme forte, généreuse et protectrice.

    L'extrait est tiré d'un des livres de la série des Claudine parus sous le nom de "Willy", le mari de Colette, au début du vingtième siècle.

    Défi n°3

    Maison natale de Colette

    10, rue Colette, 89520 Saint-Sauveur-en-Puisaye

    "La maison natale de Colette est située à Saint-Sauveur-en-Puisaye, dans l'Yonne. Elle est monument historique et labellisée "Maison des illustres". Actuellement propriété d'une association qui s'est mobilisée pour la sauver, elle est ouverte au public depuis le 25 mai 2016. Visites semi-libres ou guidées. Réservation conseillée"
     
    Informations fournies par La maison de Colette

    « Où sont les enfants ? » Elle surgissait, essoufflée par sa quête constante de mère-chienne trop tendre, tête levée et flairant le vent. Ses bras emmanchés de toile blanche disaient qu’elle venait de pétrir la pâte à galette, ou le pudding saucé d’un brûlant velours de rhum et de confitures. Un grand tablier bleu la ceignait, si elle avait lavé la havanaise, et quelquefois elle agitait un étendard de papier jaune craquant, le papier de la boucherie ; c’est qu’elle espérait rassembler, en même temps que ses enfants égaillés, ses chattes vagabondes, affamées de viande crue…

    Au cri traditionnel s’ajoutait, sur le même ton d’urgence et de supplication, le rappel de l’heure : « Quatre heures ! ils ne sont pas venus goûter ! Où sont les enfants ?… » — « Six heures et demie ! Rentreront-ils dîner ? Où sont les enfants ?… » La jolie voix, et comme je pleurerais de plaisir à l’entendre… Notre seul péché, notre méfait unique était le silence, et une sorte d’évanouissement miraculeux. Pour des desseins innocents, pour une liberté qu’on ne nous refusait pas, nous sautions la grille, quittions les chaussures, empruntant pour le retour une échelle inutile, le mur bas d’un voisin. Le flair subtil de la mère inquiète découvrait sur nous l’ail sauvage d’un ravin lointain ou la menthe des marais masqués d’herbe. La poche mouillée d’un des garçons cachait le caleçon qu’il avait emporté aux étangs fiévreux, et la « petite », fendue au genou, pelée au coude, saignait tranquillement sous des emplâtres de toiles d’araignée et de poivre moulu, liés d’herbes rubanées…

    — Demain, je vous enferme ! Tous, vous entendez, tous !

     


  • Commentaires

    1
    Bernadette
    Jeudi 19 Novembre 2020 à 09:17
    Pour" les chattes vagabondes" je dirais: Colette
      • Jeudi 19 Novembre 2020 à 11:14

        Un bon début!! Bravo!

    2
    Jeudi 19 Novembre 2020 à 15:36

    Si on n'a pas lu l'ouvrage impossible de trouver sans recherche sur Internet, j'ai été tentée, j'aurais eu l'impression de tricher...

    3
    Jeudi 19 Novembre 2020 à 20:52

    On peut rechercher la bibliographie de l'auteur et, à partir des résumés qu'on en donne, deviner de quel livre il s'agit. Ce n'est pas de la triche!

     

     

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