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  •  France Culture , 10/02/2021

    "Affaire en cours" par Marie Sorbier


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  • Chronique

    Réanimation

    Laurence Cossé

    Il y a peu d’allergie à l’hiver ou de corona-spleen qu’une demi-heure sur France Culture ne dissipe comme par enchantement. On le constatait une fois encore en écoutant il y a peu les invités d’Adèle Van Reeth nous entretenir de La Bruyère, de Barthes, de Rousseau. En leur compagnie, on se trouvait aussitôt distrait de soi-même, instruit de réflexions souvent captivantes et enchanté du français raffiné d’érudits charmeurs. Chez l’un j’ai noté la justesse, à deux ou trois reprises, du mot déliaison, chez une autre l’élégance du verbe se déprendre(chercher des clés dans les Caractères, comme le faisaient les contemporains de La Bruyère, est « une manie dont aujourd’hui on essaie de se déprendre »). Quelques jours plus tard, d’un historien spécialiste de la propagande, j’ai appris l’adjectif mélioratif (la propagande sous la Révolution était affectée d’une « connotation méliorative » car on la destinait à la formation de « l’esprit public »).

    Voilà des mots très simples et très affûtés, dont on ne se sert pas assez. À la place de déliaison, on dit aujourd’hui séparation, alors que c’est autre chose ; déliaison évoque le processus plus que la chose accomplie. Se déprendre est clair comme l’eau de roche (« Vous n’avez jamais pu vous déprendre de moi, vous m’avez toujours aimé en dépit de ma conduite abominable », dit monsieur Leuwen, père, à sa femme (1)). Mélioratif, dans le sens de qui rend meilleur, n’a pas d’équivalent.

    Des passionnés du langage se sont émus, ces dernières années, de mots disparus ou en train de disparaître, notamment Bernard Pivot dans sa croisade pour les « mots à sauver » (2). Parmi ces mots en voie de disparition, ceux qui m’intéressent le plus ne sont pas les mots rares ou pittoresques, comme ergastule ou calliépie, ni les mots démodés comme rodomont ou camériste, mais des mots utiles, qui en sont au début de leur raréfaction et que l’on pourrait encore ranimer. Ces mots-là sont mis de côté parce que notre vocabulaire se restreint à grande vitesse, un mot-valise en remplaçant deux ou trois autres, proches, mais pas exactement équivalents, comme la plupart des synonymes. Prenons l’adjectif amène (« accueillant, amène au possible » (3)) : aujourd’hui on dit plutôt charmant, agréable – alors qu’amène est plus précis, et non moins le bel aménité, alliage de douceur et de courtoisie.

    L’attachement à certains mots en péril est affaire de goûts, d’histoire individuelle. Personnellement, j’ai un faible pour blanc-manger, terme qui ne figure plus sur aucun menu de restaurant : ce substantif est si imagé et si sobre, il évoque si bien les desserts à l’ancienne qu’on pourrait le croire de Molière ; c’est surtout un entremets délicieux, bien meilleur à mon avis que la panna cotta qui l’a remplacé et dans le langage et sur les tables. Je fais aussi ce que je peux pour perpétuer nanan (c’est du nanan, complètement éclipsé par c’est du gâteau), qui semble, lui, tiré d’une vieille chanson. J’aimerais que subsistent encore longtemps dilection, inanité, bonace, impéritie, congru, abscons, radouber, insane et insanité, inepte et ineptie, oiseux, houppelande et bien d’autres, dont je serais triste d’apprendre qu’ils ont été éliminés des dictionnaires. Car, on ne le sait pas assez, si, chaque année, des mots entrent au dictionnaire, d’autres en sortent. C’est la fréquence de leur emploi qui commande : on sort les mots qui dorment. La décision appartient donc à l’usager. Nous avons notre mot à dire dans l’affaire, c’est le cas de le dire : si nous utilisons un mot, il restera en circulation et, en conséquence, au dictionnaire.

    Nous avons même le pouvoir de faire renaître un mot de ses cendres. Qui employait le mot ­résilience avant que Boris Cyrulnik n’en fasse le titre d’un de ses livres les plus connus ? Parfois, c’est le jeu social qui remet un mot en usage. Thune est un vieux mot qui voulait dire au XVIIe siècle, en argot, aumône faite à un mendiant. Au XIXe siècle, il désignait la pièce de cinq francs, ou cent sous (il a gardé ce sens en Suisse). Il est revenu dans l’argot moderne pour signifier l’argent en général (« J’ai pas de thune »).

    Mieux encore, nous pouvons donner de l’extension à un mot et, du fait même, le populariser. En attribuant le beau nom d’ombrière au grand préau-miroir qu’ils ont installé en 2013 au fond du Vieux-Port de Marseille, l’architecte Norman Foster et l’urbaniste Michel Desvigne ont vulgarisé un terme emprunté au design paysager, autrement poétique que pare-soleil ou parasol.

    (1) Stendhal, Lucien Leuwen. (2) Bernard Pivot, 100 mots à sauver, 2004, Albin Michel. (3) Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit.

     

    La Croix, mercredi 3 février 2021


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    SOURCE

    Comment le français "sans accent"  est devenu la norme dans l'histoire

     

    France Culture, 22/11/2020

    Par Benoit Grossin 

    Comment le français "sans accent" est-il devenu la norme dans l’Histoire ?

    Avant le XVIIIe siècle, la question ne se pose pas. Le royaume de France est constitué de provinces extrêmement diverses avec des statuts très différents les unes par rapport aux autres. Plusieurs sont réputées étrangères et disposent de très fortes autonomies. Le fait qu’on n’y parle pas français et qu’on y utilise d’autres langues est alors considéré comme banal.  

    Au XVIe siècle, le français n’était parlé que dans la région parisienne et ses alentours. Il était à peu près totalement inconnu ailleurs à l’oral.

    L’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 ne cherchait pas à imposer le français mais seulement à mettre en place l’utilisation d’une langue, écrite et parlée, compréhensible par les administrés et les justiciables. Et tout au long du XVIe siècle, cette ordonnance a été comprise comme prescrivant qu’on utilise la langue locale. Et finalement à cette époque, le latin a été remplacé par l’occitan, le breton, le provençal, le gascon...

    Progressivement, le français a été imposé comme langue de l’écrit et uniquement comme langue de l’écrit. Personne ne le parlait et cela ne venait à l’idée de personne de le parler. Tout le monde trouvait normal que chacun parle sa langue. 


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