Nous plongeons avec délice dans un univers sombre et glaçant. Cela se passe dans un petit village de Norvège où le froid étincelant sévit.

Siss se rend chez sa nouvelle amie d’école nommée Unn et qui habite chez une vieille tante, car orpheline. Un frisson d’excitation s’empare de l’une et de l’autre, frisson provoqué par l’attente et la curiosité. Situation bizarre. A quoi jouent-elles ? Elles se retrouvent très vite nues, surprises devant le miroir qui leur renvoie leur image, émerveillées, hypnotisées, provoquant rapidement de la gène. Mais c’est un moment d’extase qu’elles voudraient pérenniser. Trop tard, Siss prétextant de ne pouvoir prolonger sa visite, quitte la maison d’Unn précipitamment. Cette situation gênante va conduire Unn à s’aventurer dangereusement aux abords de glaciers. Elle se sent en osmose avec ce paysage saisissant dans ce décor fantasmagorique. Cet édifice de glace, appelé palais reste maître en ce lieu insolite, sauf un aigle peut-être qui lacère les hauts plateaux désolés, il est la mort, et si quelqu’un était encore en vie, il n’y survivrait pas. Nulle inquiétude apparente pour Unn qui ne cesse de s’aventurer de crevasse en crevasse, alors que nous commençons à redouter l’inéluctable.

Unn n’en reviendra pas et Siss se sent prisonnière de la promesse faite, celle de ne jamais l’oublier, un don de soi, si jeune, quelle énigme. Il faudra toute l’amitié et la fidélité de ses compagnons de classe, y compris celle d’un jeune garçon pour la ramener à la réalité et  lui faire entrevoir tous les possibles de la vie. Notons une grande sensibilité et d’amitié chez ces jeunes ainsi qu’un comportement bienveillant de la vieille tante. Cette fameuse Unn ne l’aurait-elle pas phagocitée ? Et compromise?

Groupe Renaissance - Novembre 2023