• Dis-moi dix mots

     

    L’enfant se dirigea vers la salle de bains avec ses deux

    peluches préférées : une otarie souriante et un requin

    féroce. Il leur avait promis un séjour idyllique dans une

    oasis africaine ou dans une mangrove tropicale, comme

    dans un livre d’images !

    Il ouvrit les trois robinets. Posée sur une étagère, l’otarie

    regardait fascinée l’ondée qui ruisselait telle une cascade,

    fluide et généreuse.

    De son côté le requin attendait sagement que serviettes,

    gants et savons fussent totalement engloutis dans la

    baignoire transformée en un océan d’un bleu d’aquarelle.

    quelqu’un frappa à al porte d’une manière spitante.

    Et « plouf » s’excusa l’enfant qui voyait bien que tout allait

    à vau-l’eau !

    Jacqueline

     

    Avril 2020


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  • Dis-moi dix mots

     

     

     

     

    Tous les ans, au début du printemps, j’aime me rendre dans le parc du château de Versailles et peindre une belle aquarelle dans cette magnifique oasis de verdure. Les parterres de tulipes y rivalisent avec ceux des renoncules délicatement embellis par l’ondée matinale. Près des bassins aux eaux spitantes, une légère brise fait onduler cette mer florale sous un joli mouvement fluide

    Cette année, tous mes rêves sont engloutis par une actualité tragique, donnant le sentiment que tout part à vau-l’eauPlouf ! plus de peintures, plus de sorties ni de voyages surtout sous les tropiques au pays de la mangrove… Des larmes inédites m’en ruissellent sur le visage !

     

     

                                                                Françoise Loeillet  avril 2020 


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    UN ŒUF TOMBÉ DANS L’EAU

     

    Perché au plus haut de son arbre, le roi du Monde du Bord de l’Eau contemplait la mosaïque de ses terres : une belle aquarelle de bleus, de mauves et de vert d’eau. Il s’inquiétait pour son royaume accablé de féroces ondées, qui s’abattaient sur champs et forêts. Les flancs des collines ruisselaient lamentablement, provoquant l’inondation des rives des cours d’eau aux tracés si amples et fluides. D’autres mondes avaient fini par être engloutis de la même façon. Sans compter qu’il ne se sentait plus aussi spitant qu’avant. Il aurait volontiers cédé sa place. Mais à qui ? Il savait que le peuple de la mangrove, ceux d’en bas, convoitaient son trône mais pouvait-on faire confiance à des oiseaux qui vivaient les pieds dans l’eau et se nourrissaient de poissons ? D’un coup d’aile, il rejoignit la contrée des marais pour voir ce qui s’y tramait. Juché sur un rocher pour éviter de se salir les pattes, il scrutait la boue et la vase quand soudain il entendit « plouf ! » tout à côté de lui. Était-ce un caillou, une branche ? Non, c’était un œuf ! Il prit cet œuf comme un signe des cieux. C’était, il en était sûr, le successeur qu’il attendait, celui qui allait empêcher son royaume d’aller à vau-l’eau.

     

    Colette

    Le 12 avril 2020

     

    Dis-moi dix mots

     

     


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    Dis-moi dix mots

    J’avais fait une aquarelle

    Je l’ai mise à la poubelle                                                

    Elle dépeignait la mangrove

    Mais je la trouvais trop mauve

    Le dessin était trop fluide

    On aurait dit un liquide

    Faire ruisseler la peinture

    Comme l’eau sur la toiture

    Dégoulinant à vau-l’eau

    Décidément ce n’est pas beau

    On trouverait ça un peu spitant

    Je n’en demandais pas tant

    Ce n’est pas une oasis

    On ne l’aurait pas choisie

    Des couleurs à engloutir

    Ça ne peut plus resservir

    Pour peindre une simple ondée

    Il faut éviter d’inonder.

    Quand enfin elle fit plouf

    J’ai pu pousser un grand ouf !

    Hubert

     

     


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