• Une rencontre avec Toni Morrison pour notre groupe Renaissance par la lecture de son onzième roman : « Délivrances » ou « God help the Child ». Les abus de l’enfance sont comme une cicatrice qui traverse l’œuvre de Toni Morrison et en particulier Délivrances, ce roman qui tisse une histoire sur comment les souffrances de l’enfance peuvent former ou déformer la vie d’un adulte.

    Car que faisons- nous avec les péchés de l’enfant quand ces péchés ont été engendrés par une force contre laquelle l’enfant était impuissante ? Comment une enfant peut-elle être à ce point rejetée pour la simple « faute »de la couleur de sa peau ?

    Une discussion vive alimentée par ces sujets sensibles et malheureusement encore si présents en réponse à cette écrivaine qui a choisi de situer son dernier roman dans le monde contemporain pour souligner la triste actualité des « privilèges de peau ». Dans notre groupe, Il est à noter le rejet total d’une lectrice, les dix autres ayant toutes adhéré avec certes, des niveaux d’empathie différents, certaines moins émues, d’autres entièrement séduites par les métaphores de l’auteure. L’ajout des personnages secondaires justifiés pour la mise en lumière des principaux et pour la partition musicale (jazz) qui constitue le style littéraire de Toni Morrison a été perçu comme non utile à l’intrigue pour certaines, néanmoins de nombreuses participantes ont déjà entrepris la lecture d’autres romans de l’auteure.

    Un roman qui n’a peut-être pas la magie des précédents mais qui a suscité des ressentis multiples et ne laisse pas indifférent…

     Groupe Renaissance - Mars 2016


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  • Rachel est une jeune femme devenue alcoolique suite à des déboires sentimentaux.

    Bien qu'au chômage, elle continue de prendre le train pour Londres quotidiennement et observe de la fenêtre ce qui se passe dans son ancien quartier. Elle est rapidement intriguée par un couple qui habite non loin de son ancienne demeure. Puis tout à coup tout s'accélère, elle apprend que la jeune femme qu'elle observait de la fenêtre du train a disparu et elle décide de mener l'enquête.

    L'auteur présente cette histoire à travers trois points de vue : celui de Rachel, de Mégane la jeune femme qui disparaît et d'Anna la nouvelle femme de l'ex-mari de Rachel. Les avis étaient partagés. Certaines ont trouvé le livre bien rythmé, intéressant et original mais la plupart ont estimé qu'il est bien trop long, assez confus et que les sujets abordés ne méritent pas une discussion approfondie.

    Nous n'avons pas compris pourquoi ce roman a eu un succès planétaire et a été l'objet d'une critique de presse dithyrambique.

     Groupe : Cent arpents


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  • D’une belle écriture et avec beaucoup d’empathie, l’auteur se met dans la peau de son héroïne, Pauline Dubuisson, meurtrière de son amant dans les années 50 .

    Il montre comment, toute sa vie, elle fut victime des hommes de son entourage : de son père d’abord, qui l’exploita à des fins familiales durant son adolescence ; des hommes de l’épuration à la Libération où elle fut tondue et sauvagement violée ; de son amant rendu odieux en raison de ses préjugés de classe ; des juges qui lui infligèrent la peine maximale ; et pour finir, du cinéaste H G Clouzot qui, dans le film "La Vérité" la montra encore sous un jour négatif.

    Tel fut le tragique destin d’une femme libre et indépendante qui paya cher le prix d’avoir toujours voulu dire « la vérité » et ne put jamais se reconstruire.

    Par contre, on ne connait pas les sources de l’auteur pour pouvoir faire la part du biographique et du romancé.

    Groupe "Ecrivains du Monde" - décembre  2016


     

    Jean-Luc Seigle nous entraîne avec beaucoup de sensibilité et d'émotion dans cette histoire. En choisissant de raconter son parcours à la première personne, il exprime avec une empathie troublante et une justesse de ton étonnante, le ressenti de cette jeune femme. Nous avons toutes aimé ce livre fort et bouleversant. L'auteur a su nous captiver du début à la fin. Avec une belle écriture fluide et poétique, ce livre, qui reflète la société de cette époque troublée, nous a permis d'échanger et d'analyser certains comportements adoptés en période de guerre. Bien construit, ce livre est un authentique plaidoyer contre les jugements hâtifs, et les condamnations aveugles. Merci à son auteur pour ce bon moment de lecture.

    Groupe 31 - février 2016

     

    Inspiré d'un fait divers ce roman se déroule entre 1944 et 1953. Pauline Dubuisson, jeune fille issue d'une famille protestante, rêve de devenir médecin. En perdant deux de ses frères à la guerre, sa vie ne sera plus la même. Son père, héros de Verdun, la poussera en 1944, alors qu'elle n'a que seize ans, à devenir l'assistante d'un médecin-chef de l'hôpital sous tutelle allemande. Son destin basculera à ce moment là. A vingt et un ans, étudiante en médecine, elle tuera son ex-fiancé. Jetée en prison, elle interrompra ses études. En passant devant les Assises de Paris, en 1953, elle deviendra la seule femme contre laquelle le Ministère de la Justice réclamera la peine de mort.
     


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  • Aucun romancier n’aurait osé inventer un tel héros et pourtant il existe.

    A 8 ans, Jacques Lusseyran a un accident qui le rend aveugle. Malgré ce handicap et grâce à une intelligence et une mémoire exceptionnelles, il fait des études brillantes, interrompues par le gouvernement de Vichy qui interdit aux invalides les métiers de l'enseignement et de l’administration. Pendant l’Occupation, il va créer un réseau de résistance et éditer un journal. Malheureusement, à cause d’une dénonciation, il se retrouve déporté à Buchenwald. De cette expérience, il dit pourtant qu’il y a appris à aimer la vie.

    Jacques Lusseyran est très peu connu en France, alors qu’en Allemagne ses textes sont étudiés par les élèves et qu’aux Etats-Unis, ses livres sont sans cesse réédités.

    Nous avons beaucoup apprécié cette personnalité hors du commun, avec des facettes plus controversées. Le style de Jérôme Garcin nous a plu dans l’ensemble, sauf à l’une d’entre nous qui l’a trouvé un peu trop recherché.

    Groupe - Callliopé

     


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  • Pour tenir une promesse faite à son ami Sam, qui vit ses derniers jours, Georges prend l'avion pour le Liban avec le projet fou de mettre en scène Antigone d'Anouilh à Beyrouth, au milieu du champ de bataille qu'est devenue cette ville en 1982, et avec une troupe multiconfessionnelle rassemblant des acteurs qui hors de la scène se tireraient dessus…

    Beyrouth agonise sous les bombardements. Les massacres répondent aux massacres, aveugles, odieux. Et Georges donne son corps et son âme au sein de ce combat qui n'aurait pas dû être le sien. Sorj Chalandon a été longtemps correspondant de guerre et embarque le lecteur au cœur de ce conflit complexe avec une écriture superbe qui rend ce roman attrayant malgré l'agression que l'on subit.


    Nous avons toutes apprécié la beauté de l'écriture tout en regrettant la grande violence que décrit ce livre. Le débat a donné lieu à des échanges animés sur les guerres au Moyen Orient.

    Les Cent Arpents - février 2016

     

    C’est l’histoire de l’idée belle mais folle de Sam : monter l’Antigone d’Anouilh à Beyrouth en pleine guerre du Liban avec des acteurs issus des différentes communautés en guerre.

    Rassembler une palestinienne, un chrétien, un druze, des chiites, une chaldéenne  comme une trêve, quelques heures de paix pour une seule représentation.

    Sam est mourant et Georges son ami va exécuter ses dernières volontés et se rendre au Liban.

    A travers la quête de Georges pour monter la pièce, nous sommes confrontés aux atrocités de la guerre civile, aux bombardements de Beyrouth, aux massacres de Sabra et Chatila.

    Et l’utopie devient tragédie.

    Ces pages sont lourdes en émotion et en violence.

    Ce livre n’a pas fait l’unanimité dans le groupe, en effet quelques participantes ont été dérangées par la violence des scènes de guerre, n’ont pas adhéré à la beauté de l’entreprise ou à l’engagement du héros et ont reproché l’aspect reportage du roman.

    Pour les autres, un livre fort qui nous fait mieux comprendre le Moyen-Orient que beaucoup d’essais.

    Groupe Calliope – janvier 2015

    Sixième livre de Sorj Chalandon, " Le quatrième mur " nous plonge dans l'enfer de la guerre dont il fut longtemps reporter. Nous avions découvert les talents de l'écrivain avec " Retour à Killybegs et ce dernier ouvrage les confirme par sa belle écriture journalistique. L'auteur mêle fiction, Histoire et souvenirs personnels dans ce récit d'une utopie (monter Antigone d'Anouilh au Liban) et cette ode à la fraternité et à l'amitié résumée par ces mots : " J'avais une nouvelle terre, une nouvelle famille " formulés à plusieurs reprises. Les lycéens ont été bouleversés mais l'ont ressenti comme un livre de paix et l'ont très justement consacré par leur prix Goncourt.

     Groupe Plaisir - Centre Janvier 2015

     

     


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